Entre La Hague et Flamanville, le Cotentin s’impose comme un bassin industriel de premier plan qui crée des emplois et promet une forte croissance. A condition de relever les défis d’attractivité qui pèsent sur le territoire.
Le Cotentin surprend par la vitalité de son marché de l’emploi. Une étude commandée par la communauté d’agglomération, qui regroupe 129 communes autour de Cherbourg, La Hague et Valognes, révèle que les créations d’emplois y progressent plus vite qu’à Toulouse ou Nantes, souvent citées comme modèles. Entre 2016 et 2022, elles ont bondi de 30 %, contre 8 % dans la « ville rose » et 11 % dans la capitale de Loire-Atalantique. L’industrie représente aujourd’hui près d’un quart des 54 000 salariés du territoire, presque le double de la moyenne nationale.
Un miracle industriel porté par le nucléaire, le maritime et l’énergie
Au cœur de cette réussite : les filières nucléaire et navale. Orano, avec son immense site de retraitement de La Hague (6 000 emplois), en est le pilier, aux côtés de Naval Group, EDF et des Constructions mécaniques de Normandie (CMN). Depuis les hauteurs de La Hague, le paysage dit tout : l’usine ultra-sécurisée domine la mer tandis qu’à quelques kilomètres s’élève le dôme du futur EPR de Flamanville. Depuis dix ans, le Cotentin a misé sur ses forces : le nucléaire, le maritime et l’énergie et le paysage témoigne de cette orientation industrielle.
Des défis de recrutement et d’attractivité pour le territoire
Mais ce dynamisme s’accompagne de tensions. Les besoins en main-d’œuvre qualifiée explosent alors que la démographie locale reste peu favorable. Attirer les talents est un véritable enjeu dans les prochaines années. Pour y répondre, industriels et élus ont créé à Cherbourg une école d’excellence de soudure, destinée à former des spécialistes recherchés dans le nucléaire et la construction navale.
Malgré un taux de chômage bas (4,9 % contre 7,5 % au niveau national) et un taux de rémunération élevé, Cherbourg et ses environs peinent à séduire de nouveaux habitants. L’attractivité reste freinée par le manque de logements et l’absence de desserte TGV. Un paradoxe pour ce territoire « au bout du monde », qui conjugue dynamisme industriel et fragilité structurelle.
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